Après une lettre ouverte à l’agence des médicaments et à un certain nombre de laboratoires pharmaceutiques, le collectif « Libérez ma pilule » vient de mettre en ligne une pétition en faveur de la pilule sans ordonnance. Ce collectif, constitué de féministes, de pharmaciens, de médecins et du planning familial, veut mettre fin à la vente sur ordonnance de la pilule contraceptive.
Pour une contraception accessible à tous
Selon les membres de ce collectif, l’obligation de présenter une ordonnance valide au pharmacien est à la base du nombre élevé de grossesse non désirées et des nombreuses interruptions volontaires de grossesse (IVG) en France. Les adolescentes et les personnes qui veulent acheter des pilules en toute confidentialité ne peuvent pas le faire, car elles ont peur de subir des représailles. Des problèmes de pudeur et un contexte familial difficile exacerbent également cette situation et font qu’un certain nombre de femmes ne peuvent recourir à ces contraceptifs dans les conditions actuelles.
Axée sur la micropilule
Les militants de ce collectif se disent conscients du danger que peuvent représenter certains types de pilules et en occurrence les formes combinées contenant des œstrogènes. Ces dispositifs peuvent, en effet, occasionner des problèmes circulatoires potentiellement fatals. C’est la raison pour laquelle ils militent pour que seule la pilule à base de progestatifs soit disponible en vente libre.
Ce type de contraceptif a des effets secondaires moins graves comparativement à leurs homologues qui comprennent des œstrogènes dans leur formulation. Le collectif insiste sur le fait que la perte de son ordonnance ou un rendez-vous manqué chez le gynécologue peuvent entraîner une rupture de la contraception, du fait de la nécessité de disposer d’une ordonnance avant d’être servie.
Pilule sans ordonnance, une disposition existant déjà ailleurs
La vente libre de pilules contraceptives n’est pas une nouveauté. De nombreux pays y ont déjà recours. C’est le cas notamment en Chine, au Portugal, en Turquie, en Roumanie, en Amérique du sud, en Afrique et en Asie. Dans ces localités, les contraceptifs oraux sont vendus en pharmacie sans ordonnance. Le système est en place depuis de très nombreuses années et il ne se porte pas si mal que ça.
Une organisation de gynécologues obstétriciens américains a d’ailleurs fait une recommandation aux autorités sanitaires en ce sens. Au Québec, les pharmaciens sont autorisés à délivrer une contraception sur une durée de 3 mois. Il faut cependant noter que les pilules sont des dispositifs à prescription médicale obligatoire dans la grande majorité des pays occidentaux.
Une initiative soutenue par de nombreuses personnes
Le mouvement a reçu des soutiens de différents acteurs de la scène publique. En plus de celui du planning familial, le collectif a reçu un soutien de poids, à savoir celui de la ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes, Laurence Rossignol. Cette initiative est également soutenue par un ensemble de professionnels de la santé dont des médecins et des pharmaciens. La pétition mise en ligne a d’ores et déjà enregistré plus de 3000 signatures d’anonymes, de féministes et de divers membres de la société civile.
Le collectif « Libérez ma pilule » veut à travers ses actions amener les autorités sanitaires à réviser leurs positions sur la vente libre de pilules progestatives. Ces personnes estiment que rendre ce type de pilule sans ordonnance est possible en raison de la faible gravité de leurs effets secondaires.
Cette action permettrait, selon ce mouvement, de démocratiser l’accès à cette méthode contraceptive et de réduire le nombre d’IVG. Il faut cependant souligner que ce type de pilule est nettement moins efficace que les formes combinées à base d’œstrogènes et de progestatifs. De plus, l’évitement du gynécologue peut rendre difficile la détection précoce d’un certain nombre de pathologies gynécologiques.
Tiana est une passionnée de yoga et de méditation depuis de nombreuses années. Elle a commencé à pratiquer le yoga pendant ses études universitaires, ce qui l’a aidée à gérer son stress et à se connecter à son corps.