Entre 2004 et 2006, la grippe aviaire a connu un intense traitement médiatique au point que certaines personnes ont parlé « d’emballement médiatique ». Tels des limiers, les journalistes ont relaté jour après jour la progression de l’épizootie à travers le monde. Puis plus rien. Alors que la maladie n’a pas été éradiquée, presque plus personne n’en parle. A quoi est dû ce mutisme ? Pourquoi ne parle-t-on plus de la grippe aviaire dans les médias ?

Une pandémie toujours en cours

Au vu du mutisme observé par les différentes agences de presse, on aurait pu croître que la grippe aviaire a stoppé sa progression ou qu’un remède a été trouvé. Que non. Les virus H5N1 et autres sont toujours dans la nature et continuent de faire des victimes aussi bien chez les oiseaux que chez les humains.

En janvier 2017, la Chine a signalé à l’OMS 106 cas de H7N9, dont 35 décès et 2 cas potentiels de transmission d’homme à homme. 80 de ces 106 personnes ont déclaré avoir visité des marchés de volailles vivantes.

L’année 2016 a vu des abattages massifs de volailles dans certains départements français en vue d’éradiquer une épidémie de grippe aviaire endémique dans ces régions. Le silence radio des médias ne peut donc s’expliquer par une amélioration de la situation, car il n’y en a pas.

Canards

Des médias qui culpabilisent

Les premiers épisodes de cette épizootie ont connu une surmédiatisation. Les choses se sont emballées dès le jour où l’Organisation Mondiale de la Santé a soupçonné que le virus pouvait s’étendre aux humains. De 2004 à 2006, il ne s’est pas passé un seul jour sans que les médias en fassent les choux gras.

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Durant le deuxième trimestre 2005, pas moins de 600 articles sont parus sur le sujet en France. Le mois d’octobre 2005 a enregistré à lui seul 223 articles. Suite à cet épisode, nombreuses sont les voix qui se sont élevées contre cet emballement. Le rôle des médias dans la psychose qui a touché tous les pays a été clairement montré du doigt. Du coup, ces derniers ont décidé de faire profil bas.

Grippe aviaire, d’immenses intérêts en jeu

Les premiers épisodes de la grippe aviaire ont généré une véritable psychose qui s’est traduite par une méfiance envers l’industrie de la volaille. Des pans entiers de l’économie de certains pays se sont effondrés au vu du traitement médiatique particulier dont la pandémie a fait l’objet.

Nombreux sont les consommateurs qui ont carrément arrêté de manger des produits aviaires. L’aviculture s’est retrouvée sinistrée au lendemain de la crise et les médias se sont retrouvés sous le feu des projecteurs.

Des industries de pointe comme la production de foie gras, l’une des plus grandes fiertés françaises se sont retrouvés sur la paille. Un nombre impressionnant de personnes a réclamé la tête des patrons de presse. Les médias ont été contraints de faire leur mea culpa et se sont promis qu’on ne les y reprendra plus.

Deux poules rousses

Une panzootie pas aussi virulente qu’on le pense

La surmédiatisation qu’a connu la grippe aviaire est, en partie, due au rapprochement qui a été fait entre elle et la grippe espagnole, une pandémie qui a causé la mort de près de 50 millions de personnes à travers le monde en 1918. Certaines hypothèses indiquent que cette souche mortelle de H1N1 serait passé du canard au porc, puis à l’humain, d’où le vent de panique qui a soufflé sur le monde et l’emballement des médias.

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En lieu et place de la catastrophe annoncée, l’épizootie n’a touché que 858 personnes à travers le monde entre 2003 et avril 2017. Au nombre de ces personnes, on a enregistré que 453 victimes confirmées, des chiffres très largement en deçà des chiffres de phénomènes courants comme les accidents de la circulation.

Le désintérêt des médias pour la grippe aviaire a plusieurs causes. Primo, les médias veulent faire amende honorable après avoir surmédiatisé l’affaire. Secundo, le phénomène n’a pas eu les conséquences qu’on craignait. Cette épizootie a fait très peu de victimes humaines. Tertio, les maisons de presse craignent de nuire à de puissants intérêts en faisant un traitement déséquilibré de l’information. Toutes ces raisons expliquent pourquoi les médias ne parlent presque plus de cette pandémie en dépit du fait qu’elle sévisse toujours.