L’hypocondrie est un trouble de l’anxiété caractérisée par une peur exagérée de la maladie. Les hypocondriaques ont tendance à attribuer le moindre signe physique ou les symptômes ordinaires à une pathologie spécifique ou à une maladie grave. Ils s’inquiètent constamment pour des maladies imaginaires, ils se croient en permanence malades alors qu’ils se portent très bien. Les sujets craignent toujours d’être malades. Ils sont convaincus qu’ils ne sont pas en bonne santé malgré les assurances des médecins et font fréquemment des consultations médicales à la recherche d’un diagnostic. Pour faire cesser ce trouble d’anxiété, les thérapies comportementales et cognitives, les thérapies d’inspiration analytique et des médicaments sont bien indiqués pour soigner les hypocondriaques

Par les thérapies comportementales et cognitives

Les psychothérapies d’inspiration cognitive et comportementale visent à modifier les pensées erronées et à introduire un changement de comportement à travers l’apprentissage de nouveaux comportements. Elles s’avèrent efficaces en présence d’une hypocondrie fondée sur une interprétation erronée des symptômes physiques ou psychiques. Elles appréhendent l’hypocondriaque au niveau comportemental (ce qu’il fait), cognitif (ce qu’il pense) et émotionnelle (ce qu’il ressent) et réduisent les troubles anxieux, dépressifs et somatiques associés à l’hypocondrie. Ainsi, la thérapie cognitivo-comportementale permet d’agir sur le processus de la pensée et sur les déterminants cognitifs de l’hypocondrie. Elle identifie les fausses croyances liées à l’hypocondrie et elle le corriger.

Dans le cadre de cette thérapie, l’hypocondriaque peut être soumis à l’une des techniques cognitivo-comportementales, en l’occurrence, le modèle exposition-réponse. Ce modèle consiste à confronter, de manière répétée, l’hypocondriaque aux pensées qui lui font peur en vue de réduire les réactions anxieuses. La restructuration cognitive par étapes, peut être également envisagée. Il s’agit d’une restructuration des pensées distordues et visant à les remplacer par des pensées rationnelles, plus réalistes et mieux adaptées. Au cours de la première étape, l’hypocondriaque évoque d’abord ses craintes relatives à son état de santé, ensuite il s’évalue lui-même et, enfin, il note les conduites médicales inappropriées.

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Dans la seconde étape, les pensées automatiques et les fausses croyances qui fondent la conviction d’être malade, sont corrigées. Lors de la troisième étape, les facteurs qui induisent les angoisses et les consultations médicales inutiles, sont répertoriés. Ainsi, pour amener l’hypocondriaque à renoncer à ses symptômes, la thérapie cognitivo-comportementale cible les croyances et pensées erronées concernant la santé ainsi que les interprétations négatives des symptômes physiques et psychiques.

Par les psychothérapies d’inspiration analytique

Cette approche analytique qui utilise la théorie psychanalytique comme référence est bien indiquée en présence d’une hypocondrie. Elle n’applique pas le cadre rigoureux de la psychanalytique et vise à une réorganisation psychique qui a pour but de traiter et de faire disparaître les symptômes liés à l’hypocondrie, tout en favorisant le développement personnel. Elle fait référence à l’inconscient psychique et à la prise en compte des manifestations de celui-ci. Elle agit sur les symptômes de l’hypocondrie, sur le mode de fonctionnement de l’hypocondriaque et sur les réactions anxieuses qui perturbent le quotidien. Pour ce faire, l’hypocondriaque est face au thérapeute et est invité à déployer ses pensées dans un échange avec le professionnel de la santé mentale. Cet échange vise à libérer l’hypocondriaque des souffrances qui l’affectent, tout en l’amenant  à comprendre la signification symbolique de ses symptômes.

Soigner les hypocondriaques grâce aux médicaments

Les médicaments visent, principalement, à traiter les manifestations liées à l’hypocondrie, notamment, la dépression, l’angoisse qui envahit le sujet. Ainsi, les antidépresseurs, ces psychotropes qui agissent sur le cerveau, sont prescrits. Ils permettent à l’hypocondriaque de ne pas exagérer l’interprétation des signaux qui lui parviennent à travers son corps et d’appréhender correctement la manifestation des symptômes et de les interpréter à leur juste valeur. Les antidépresseurs couramment utilisés, sont les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et les antidépresseurs tricycliques. Ils permettent de réduire l’inquiétude et les manifestations physiques induites par l’hypocondrie. Ils sont utiles contre les décompensations dépressives.

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Les médicaments anxiolytiques permettent, également, de soulager l’hypocondriaque lorsque des épisodes anxieux sont manifestes. Les anxiolytiques tels que les benzodiazépines permettent d’apaiser les attaques de panique et de contrôler rapidement l’anxiété. Cette chimiothérapie à base d’antidépresseurs ou d’anxiolytiques qui agissent sur les symptômes hypocondriaques, requiert une surveillance médicale étroite pour éviter une forte dépendance ou pour minimiser les effets secondaires liés à l’administration de ces médicaments.