En homéopathie, plusieurs remèdes sont à  base de mercure. Certains sont préparés à partir du cyanure de mercure (Mercurius Cyanatus) ou de chlorure de mercure, sublimé corrosif (Mercurius corrosivus). D’autres sont à base de sulfate de mercure (Mercurius sulfuricus) ou d’acétate de mercure (Mercurius Aceticus). Aussi, il existe une préparation à base de mercure soluble élaboré par Samuel Hahnemann et dénommé Mercurius solubilis. En plus de son mode d’élaboration complexe, les propriétés thérapeutiques de ce remède diffèrent des autres préparations homéopathiques à base de mercure. Se présentant sous diverses formes pharmaceutiques, Mercurius solubilis est utilisé pour traiter une diversité de pathologies qui concernent plusieurs spécialités médicales (ORL, gastro-entérologie, urologie, etc.). Pour plus d’efficacité, Mercurius solubilis, sous une dilution précise avec une posologie adaptée à chaque cas, est prescrit par un médecin homéopathe en fonction du diagnostic de la maladie et des symptômes associés.

Quelle est l’origine de la souche homéopathique Mercurius solubilis ?

Mercurius solubilis est le nom d’un remède homéopathique. Il contient principalement du mercure. 

Reméde homéopathique
Le mercure (Hg) a servi à fabriquer plusieurs remèdes homéopathiques. Mercurius solubilis s’avère l’un d’entre eux.

Le mercure : qu’est-ce que c’est ?

Le mercure est un élément chimique qui a pour symbole Hg provenant du mot latin hydrargyrum et signifiant ‘’argent liquide’’. Autrefois appelé argent vif, le mercure est un métal avec un coloris blanc argenté. Il a la particularité d’être le seul métal liquide à température ambiante ou sous les conditions normales de température et de pression. Il est utilisé pour l’extraction de l’or qu’il permet d’ailleurs de purifier. Il est bien connu dans l’industrie de la peinture ou dans l’agriculture pour l’élaboration des pesticides. Le mercure est utilisé dans bien d’autres domaines, notamment dans en médecine. Des vaccins, des amalgames dentaires (communément appelés plombage dentaire) ou des thermomètres contiennent du mercure.

Dans les siècles précédents,  le mercure a été utilisé pour le traitement de la syphilis (avant l’apparition de la pénicilline). Mais, compte tenu de certains effets secondaires graves, voire mortels, cet usage à été abandonné.

En effet, le mercure à l’état naturel, sous sa forme brute est un poison. Il est toxique pour l’organisme humain. Il peut avoir des effets nocifs sur le système nerveux central, endocrinien, immunitaire, sur l’appareil digestif et sur les organes tels que les poumons, les reins, la peau et les yeux.

Le mercure : à quoi sert-il en homéopathie ?

En homéopathie, le mercure sert à l’élaboration d’une multitude de remèdes connus sous des appellations bien spécifiques. L’un de ces remèdes est Mercurius solubilis. Il fabriqué sous un mode de préparation complexe. Il s’agit d’un procédé original mis au point par Samuel Hahnemann (1755-1843 ), le père de l’homéopathie.        

En effet, à l’état naturel, le mercure, ce métal liquide à température ambiante, ne se dissout pas dans l’eau, ni dans l’alcool. Alors Samuel Hahnemann, trouva le moyen de le rendre soluble en vue de l’utiliser comme une souche homéopathique. C’est pourquoi, ce remède est parfois appelé Mercurius solubilis de Hahnemann ou mercure soluble de Hahnemann. Il est préparé à partir du nitrate de mercure, de l’acide nitrique et du mercure métallique. Après plusieurs procédés complexes, le mélange ainsi obtenu subi plusieurs dilutions et agitations en vue d’éliminer la toxicité du mercure et de renforcer son effet curatif.

Toxicité du mercure et homéopathie

Le mercure est un métal toxique. Lors d’une intoxication au mercure, le système nerveux est particulièrement affecté avec des troubles neurologiques, des convulsions, des tremblements. Les symptômes d’une intoxication peuvent, également inclure des troubles mentaux, des vomissements abondants, souvent sanglants, une salivation excessive (une sialorrhée), une diarrhée, une irritation des voies respiratoires avec l’apparition de toux d’expectoration, etc. La mort du patient peut survenir si le traitement tarde.

  Rhinallergy

Le mercure dilué, sous une forme homéopathique n’est pas toxique, il est inoffensif. Mieux, il permet de traiter diverses pathologies, notamment celles qui se manifestent par des symptômes typiques d’une intoxication au mercure, entres autres, des sécrétions abondantes, des vomissements.

Ainsi, le mercure, la substance d’origine du remède homéopathique Mercurius solubilis est toxique. Mais, la substance de base ou la souche homéopathique obtenue à partir de celle-ci, diluée et dynamisée selon des directives en vigueur en homéopathie, permet de traiter plusieurs pathologies et éliminer une diversité de symptômes.

Quelles sont les affections traitées à l’aide de Mercurius solubilis au niveau de la sphère O.R.L et des voies respiratoires ?

Mercurius solubilis est un précieux remède dans la sphère O.R.L et au niveau des voies respiratoires. Il permet d’améliorer la douleur et l’inflammation. Par conséquent, il s’avère utile pour l’amélioration de l’état de santé du patient confronté à des affections qui se manifestent par des symptômes bien spécifiques 

La rhinopharyngite

L’écoulement nasal est abondant, épais et irrite les muqueuses, avec une aggravation au cours de la nuit. Les sécrétions sont muco-purulentes de couleur jaune-vert. L’affection est chronique ou se répète chez l’enfant.

La sinusite 

L’écoulement nasal est de couleur verdâtre. Les sécrétions sont caractérisées par une odeur désagréable ou fétide. La salive est visqueuse avec une mauvaise haleine. L’affection est associée à des maux de tête localisée au niveau du front et de la région orbitaire. Ainsi, Mercurius solubilis est bien indiqué en présence des inflammations des sinus frontaux ou maxillaires.

Les otites

Mercurius solubilis est efficace contre les otites caractérisées par un écoulement de pus, épais, jaune, verdâtre. Elles sont associées à une mauvaise odeur et à des douleurs vives qui se propagent au niveau de la gorge. Ainsi, ce remède peut s’avérer utile en cas d’inflammation de l’oreille moyenne, avec notamment, des douleurs persistantes, une sensation d’oreille bouchée, avec une aggravation la nuit.

Oreille
Il est possible de soigner les otites avec Mercurius solubilis afin de garder les oreilles propres et sains.

La bronchite

La bronchite, une inflammation des bronches, de type Mercurius solubilis est dominée par une douleur au niveau de la poitrine, notamment à la base du poumon droit, une toux avec une expectoration muco-purulente ou un rejet de mucus purulent, jaune ou vert. La toux est sèche la nuit, grasse le jour. Ces symptômes sont aggravés la nuit.

Les affections au niveau de la gorge

La difficulté à avaler de la nourriture ou des liquides ou dysphagie, se manifestant par une sensation de gêne ou un blocage ressentie lors du passage des aliments après la déglutition, constitue une indication de Mercurius solubilis. Dans bien des cas, la dysphagie est un symptôme de l’angine qui est une inflammation de la gorge se manifestant par des maux de gorge.

Le mal de gorge, pris en charge par ce remède homéopathique, est marqué par une forte douleur brûlante et une mauvaise haleine nauséabonde. La langue est gonflée et chargée. La salivation est forte. La gorge est rouge foncé, la déglutition est douloureuse, avec des douleurs qui se propagent jusqu’au niveau des oreilles. Par ailleurs, Mercurius solubilis a des résultats positifs en présence des ulcérations de la gorge et des inflammations des muqueuses circonscrites à l’arrière de la gorge. 

Aussi, Mercurius solubilis est bien adapté contre les amygdalites aigües ou chroniques ainsi que les amygdalites purulentes, surtout lorsque les amygdales sont enflées avec la présence de pus. Ce remède est indiqué lorsque cette infection des amygdales, au niveau de la gorge, se manifeste par une hypersalivation, un goût métallique dans la bouche, une langue blanche, une mauvaise haleine et des douleurs en avalant, irradiant aux oreilles. Aussi, le pharynx et les amygdales sont rouges. 

  Calcarea Carbonica

L’inflammation du larynx, un organe situé dans la gorge, est appelée la laryngite. Mercurius solubilis est préconisé lorsque la laryngite est associée à une toux, une voix rauque et des douleurs qui s’aggravent lorsque le temps ou la température change.

Quels sont les critères d’utilisation de Mercurius solubilis en ophtalmologie ? 

Les troubles oculaires caractérisés par une inflammation, une suppuration et une irritation sont efficacement pris en charge par Mercurius solubilis. Ainsi, ce remède est bien indiqué en présence :

  • d’une inflammation chronique de la conjonctive ou conjonctivite, survenant après une exposition à une source de chaleur et caractérisée par des paupières rouges et gonflées, des larmoiements susceptibles d’irriter les paupières et les coins des yeux, une sensation de grain de sable dans les yeux, de brûlure aggravée par la lumière avec une sécrétion de mucus et de pus. Ce remède est donc utile en cas de conjonctivite purulente.
  • des orgelets (infections d’une glande sébacée) suppurés ou contenant du pus, avec une sensation douloureuse et des paupières collées.
  • d’une inflammation aigüe ou chronique de la paupière (blépharite) associée à un écoulement muco-purulent, irritant et brulant, des paupières rouges et enflammées.

Mercurius solubilis soulage bien d’autres inflammations localisées au niveau des yeux notamment :

  • la kératite ou une inflammation de la cornée, tissu clair situé à l’avant du globe oculaire ; 
  • la rétinite ou l’inflammation de la rétine, une membrane interne du fond de l’œil ;
  • l’iritis ou l’inflammation de l’iris, une membrane de l’œil, située derrière la cornée ;
  • l’hypopion ou l’accumulation de pus dans la chambre antérieure de l’œil, entre l’iris et la cornée.
Beau regard
Mercurius solubilis est un bon allié pour garder les yeux en bonne santé en le débarrassant de toute inflammation (kératite, hypopion, iritis, …)

Mercurius solubilis : dans quels cas ce remède est préconisé en gastro-entérologie ?

Mercurius solubilis est d’une grande aide lorsque le patient est confronté à des troubles digestifs, notamment la diarrhée. La diarrhée est plus ou moins importante, elle peut résulter d’une inflammation du tube digestive et/ ou des muqueuses digestives. Aussi, elle peut être d’origine infectieuse. Elle est caractérisée par l’émission de selles verdâtres contenant du pus, des glaires. Parfois les selles sont sanguinolentes. Aussi, les selles sont visqueuses, irritantes, d’odeur acide. La salivation est intense, l’haleine est fétide. Le patient a une soif intense et est confronté à une transpiration nocturne.

Aussi, Mercurius solubilis est bénéfique lorsque les brûlures d’estomac sont intenses avec des douleurs nocturnes ou en présence d’une gastro-entérite associée à une diarrhée, des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales. Il permet de soulager plusieurs pathologies inflammatoires au niveau de l’appareil digestif, notamment :

  • la colite ou l’inflammation du colon ;
  • la rectocolite ou l’inflammation simultanée du rectum et du côlon ;
  • la sigmoïdite ou l’inflammation d’une partie du gros intestin qui est appelé le colon sigmoïde.

Dans quels cas Mercurius solubilis est-il administré en stomatologie ? 

Mercurius solubilis est utilisé efficacement en stomatologie pour soulager les inflammations, les ulcérations ou les troubles caractérisés par la production et l’écoulement de pus. Par conséquent, ce remède est bien indiqué en cas de :

Stomatite

La stomatite est une inflammation de la muqueuse buccale. L’administration de Mercurius solubilis permet de soulager cette inflammation lorsqu’elle est associée à une mauvaise haleine, à des douleurs et à une salivation abondante.

Parodontite

Entourant l’organe dentaire, le tissu de soutien des dents est appelé, le parodonte. L’inflammation qui survient au niveau de ces tissus de l’organe dentaire, est appelée la parodontite. Mercurius solubilis est efficace en présence des poussées douloureuses et des infections fréquentes. Ce remède permet de soulager la douleur et de limiter les infections récidivantes. 

Gingivite

La gingivite ou l’inflammation de gencives, est efficacement traitée en ayant recours à Mercurius solubilis lorsque les gencives saignent, sont enflées, spongieuses, suppurantes et ulcérées. Ainsi, Mercurius solubilis est un remède adapté en cas de gingivite ulcéreuse aiguë ou chronique.

  Coffea Cruda

Aphtes

Mercurius solubilis est prescrit aux patients affectés par des aphtes ou des ulcérations localisées à l’intérieur de la muqueuse buccale. Ce remède est préconisé lorsque les ulcérations sont douloureuses, font beaucoup saliver et sont associées à une mauvaise haleine. 

Aussi, en stomatologie, ce remède est administré en présence d’une :  

  • Inflammation très douloureuse de la gencive au moindre contact ;
  • Salivation importante et d’une mauvaise haleine ;
  • Sensation de goût métallique dans la bouche ;   
  • Langue qui garde l’empreinte de la bouche ;
  • Tendance aux ulcérations et à la suppuration.
Chez le dentiste
Mercurius solubilis est d’une aide précieuse contre les aphtes ou ulcérations douloureuses qui, de surcroît, donnent mauvaise haleine.

Quelles sont les indications de Mercurius solubilis en urologie et en gynécologie ?

Urologie

Mercurius solubilis est un remède efficace contre les inflammations, notamment celles qui sont prises en charge en urologie, notamment l’urétrite, une inflammation de l’urètre. Ce remède soulage cette inflammation lorsqu’elle est associée à un urètre douloureux ou à une douleur brûlante lors de la miction, un besoin fréquent d’uriner. Il est également utile en présence d’une cystite (inflammation de la vessie) purulente.

Ainsi, Mercurius solubilis est prescrit en présence des troubles urinaires caractérisés par :

  • des mictions très douloureuses avec une sensation de brûlure ;
  • des sécrétions de mucus purulent ;
  • des urines teintées de sang ;
  • la présence de protéines dans l’urine (protéinurie) ;
  • une envie anormalement fréquente d’uriner (pollakiurie) ;
  • une urgence urinaire fréquente.

L’action de Mercurius solubilis permet de réduire la pression au niveau de la vessie, avec pour effet, une réduction des symptômes tels que les urgences urinaires.

Gynécologie 

Mercurius solubilis trouve son emploi en présence des infections gynécologiques. Ce remède permet de traiter efficacement les inflammations des organes génitaux féminins, notamment la vaginite. Il est bien indiqué lorsqu’une inflammation prévaut au niveau de la muqueuse du vagin, avec une tendance à la suppuration. Aussi, les femmes qui peuvent avoir recours à Mercurius solubilis comme un médicament, sont affectées par une leucorrhée ou des pertes jaunes verdâtres avec une irritation, des démangeaisons plus ou moins intenses. Ces pertes sont, parfois sanguinolentes.

Mercurius solubilis et la grossesse

Mercurius solubilis n’est pas un remède contre-indiqué chez les femmes enceintes. Ainsi, il peut être administré au cours de la période de la grossesse et de l’allaitement. Il ne présente pas de danger pour la femme enceinte et pour le fœtus. Mieux, il permet de traiter les maux qui affectent les femmes au cours de la grossesse, notamment :

  • les brûlures d’estomac ;
  • les inflammations de la gencive ;
  • le saignement des gencives ;
  • la salivation excessive ;
  • la cystite.  
Femme enceinte
Lorsqu’au cours de la grossesse, la femme souffre de petits maux comme l’excès de salivation, l’inflammatoire ou le saignement de gencive. Il faut penser à lui donner Mercurius solubilis, un remède qui s’avère également utile pour venir à bout de la cystite ou des brûlures d’astomac chez la femme enceinte.

Quelles sont les différentes posologies de Mercurius solubilis ?

ORL et voies respiratoires

Rhino-pharyngites : Mercurius solubilis 9 CH, à raison de 3 granules 4 fois par jour.

Sinusite (écoulement et pus sanguinolent) : Mercurius solubilis 5 CH, à raison de 3 granules toutes les heures.

Angines : Mercurius solubilis 9 CH à raison de 5 granules toutes les deux heures. Les prises doivent être espacées dès qu’il y a une amélioration au niveau des symptômes.

Bronchite (avec expectoration jaunâtre): Mercurius Solubilis 4 CH, à raison de 3 granules 3 fois par jour.

Ophtalmologie

Orgelet : Mercurius solubilis 7 CH, à raison de 5 granules 2 ou 3 fois par jour.

Conjonctivite ou blépharite : Mercurius solubilis 9 CH, à raison de 5 granules 4 fois par jour pendant une semaine.

Gastro-entérologie

Diarrhée aiguë : Mercurius solubilis 5 CH, à raison de 3 granules 4 à 8 fois par jour pour un durée de traitement de trois jours.

Sigmoïdite : Mercurius solubilis 9 CH, à raison de 5 granules 3 fois par jour

Stomatologie

Aphtes : Mercurius solubilis 7 CH, à raison de 5 granules, 2 fois par jour.

Gingivite : Mercurius solubilis 7 CH, raison de 5 granules, 2 fois par jour.

Parodontite : Mercurius solubilis 15 CH, à raison de 5 granules 3 fois par jour.

Stomatite : Mercurius solubilis 9 CH, à raison de 5 granules 3 fois par jour.

Urologie

Infections urinaires : Mercurius solubilis 9 CH, à raison de 5 granules toutes les heures. Espacer les prises dès qu’il y a une amélioration au niveau des symptômes.

Gynécologie

Vaginite (avec leucorrhée jaune verdâtre irritante et démangeaison) : Mercurius Solubilis 7 CH, à raison de 5 granules 3 à 5 fois par jour. 

Grossesse

Salivation excessive : Mercurius Solubilis 9 CH, à raison de 5 granules 3 fois par jour.

Sources :

  • https://hsf-france.com/connaitre-l-homeopathie-nos-cours/les-matieres-medicales/Mercurius-Solubilis
  • https://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/b2a83e46a896cd8bf69180604315f5eb.pdf
  • http://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2alpha/alpha-fra.html?lang=fra&i=1&index=alt&srchtxt=MERCURE%20SOLUBLE%20HAHNEMANN