Jeu stratégique par excellence, les échecs ont historiquement été associés à l’intelligence, à la capacité de concentration et à l’art de l’anticipation. Alors oui, il s’agit d’un jeu exigeant… lorsqu’il est pratiqué à haut niveau. Mais il ne faut pas cantonner ce jeu pratiqué par des centaines de millions de personnes dans le monde à une quelconque dimension élitiste. Petits et grands peuvent en tirer des bienfaits réels pour leur santé mentale et leurs capacités cognitives.
Les échecs améliorent les performances cognitives et scolaires
Une étude menée en Espagne a révélé que les compétences acquises aux échecs améliorent les capacités cognitives des enfants et, par conséquent, leurs résultats scolaires. Dans le détail, cette étude a montré que les jeunes élèves qui pratiquaient les échecs de manière régulière arrivaient à développer un ensemble de compétences de base telles que la capacité de concentration, l’analyse, la synthèse et l’anticipation… Encore mieux : ce groupe d’élèves ont vu leurs compétences sociales (mesurées par le nombre de leurs interactions avec les autres) se renforcer par rapport à deux autres groupes de contrôle.
Ces résultats ont été confirmés par une autre étude qui, elle aussi, a révélé que les enfants qui jouaient aux échecs pouvaient améliorer leurs résultats scolaires de manière substantielle. L’explication réside dans le fait que ce jeu aide à renforcer un certain nombre de fonctions cognitives : capacité de résolution de problèmes, créativité, mémoire, anticipation… autant de compétences essentielles au processus d’apprentissage, mais aussi à l’épanouissement. Ainsi, acheter un jeu d’échecs à ses enfants, c’est les outiller un peu plus pour se construire.
Les bienfaits des échecs pour la santé mentale des personnes âgées
Aujourd’hui, de nombreuses études sérieuses ont établi le lien entre la pratique des activités cognitives et la réduction des risques de développement de maladies neurodégénératives, et notamment la maladie d’Alzheimer. Concrètement, les chercheurs ont observé que les symptômes de la maladie d’Alzheimer apparaissaient dans les régions du cerveau impliquées dans plusieurs compétences cognitives que les échecs permettent justement de développer : mémoire, apprentissage, émotions, jugement, langage…
Parce qu’ils sollicitent les capacités visuelles et spatiales, la mémoire ou encore le sens d’analyse, les échecs se sont révélés efficaces dans la prévention des maladies neurodégénératives, y compris Alzheimer. Par ailleurs, une étude publiée par le New England Journal of Medicine a démontré que les personnes âgées de plus de 75 ans pouvaient grandement bénéficier des activités cognitives comme les échecs, notamment sur le volet de la prévention de l’apparition des signes de démence. Rappelons que les échecs mettent également en jeu la motricité fine par le déplacement des pièces sur l’échiquier.
Les échecs activent des zones stratégiques dans le cerveau
Le jeu d’échecs participe du développement des compétences stratégiques, notamment du point de vue de l’identification des modèles et de l’anticipation. Des chercheurs ont réalisé une IRM (imagerie par résonnance magnétique) d’un joueur pendant une partie d’échecs. Celle-ci a démontré que les régions du cerveau activées en jouant aux échecs étaient principalement celles impliquées dans la pensée logique et le processus de prise de décision stratégique (lobe frontal, lobe occipital, corticales pariétales, cervelet…). Notons également que les échecs sollicitent la pensée critique, et stimulent les deux hémisphères du cerveau simultanément, ce qui a pour effet de développer les capacités cognitives.
Les échecs renforcent la mémoire
Dans les échecs, la capacité d’anticipation d’un joueur dépend grandement de sa mémorisation de milliers de modèles de jeu. Le premier à avoir démontré le lien entre le jeu et le renforcement de la mémoire n’est autre qu’Alfred Binet, le psychologue qui a inventé le test du QI. Pour savoir comment les échecs aident à renforcer la mémoire, il faut d’abord comprendre le processus de fonctionnement de celle-ci.
Sachez avant toute chose que la mémoire est alimentée en informations par les différents sens du corps humain (odorat, toucher, vision…). L’information reçue est alors stockée dans la mémoire à court terme, appelée « mémoire de travail », pour une courte durée, d’environ une dizaine de secondes. Ensuite, les informations sont transférées dans la mémoire à long terme… celle dans laquelle sont stockés nos souvenirs d’enfance, par exemple.
Contrairement à la mémoire à long terme, la mémoire de travail a une capacité de stockage limitée. C’est précisément à ce niveau que les échecs agissent : ils la mettent à contribution pour étendre ses capacités.