Selon une étude récente, 15% des employés de bureau s’ennuient. Contrairement au phénomène plus connu de «burn-out», où les employés subissent tant de pressions qu’ils sont à peine capables de travailler, les employés touchés par le bore-out se sentent stressés de ne pas avoir assez à faire! Bore-out est un terme inventé par Peter Werder et Philippe Rothlin, pour définir le manque de travail, l’ennui et le manque de satisfaction dans son travail.

Un phénomène préoccupant

Les employés touchés par ce mal, tout aussi pernicieux que le burn-out, ne se sentent pas surchargés de travail mais, au contraire, sont presque complètement déprimés. Ils manquent de stimulation intellectuelle et créative, ce qui peut avoir un effet paralysant non seulement sur leur carrière, mais aussi sur leur vie personnelle. En se fatiguant constamment, en ne trouvant aucune satisfaction dans leur travail, et en étant coincé dans une routine continuelle, ils risquent finalement de s’effondrer. Les conséquences sont les mêmes que le burn-out : la souffrance jusqu’à ce qu’une forte dépression s’ensuive.

L'ennui est omniprésent, c'est le bore-out...

Un mal difficile à diagnostiquer

Les victimes ont elles-mêmes du mal à identifier leur mal et à en parler autour d’elles. Ces personnes ont peur d’être stigmatisées en admettant à elles-mêmes et aux autres qu’elles sont payées à ne rien faire. A cause de la honte attachée à ce phénomène, paradoxalement les personnes souffrant de bore-out font croire qu’elles sont extrêmement occupées.

Les victimes déposent, par exemple, des piles de dossiers sur leur bureau ou ouvrent simultanément un grand nombre de documents pour donner l’impression à leurs collègues et à leurs supérieurs hiérarchiques qu’elles n’ont pas besoin de dossiers ou de projets supplémentaires. Dans l’article « S’ennuyer à mort » publié dans l’International Journal of Epidemiology, A. Britton et M.J. Shipley ont montré que les travailleurs victimes de ce malaise avaient 3 fois plus de chances de développer une maladie cardiovasculaire.

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Des responsabilités partagées

L’employé a sa part de responsabilité, mais le problème ne vient pas toujours de lui. Les employeurs ont très souvent la plus grande part de responsabilité. C’est leur rôle d’identifier le malaise général de l’employé touché et de le stimuler pour qu’il retrouve de la satisfaction dans sa tâche. Le plus souvent, les supérieurs hiérarchiques n’ont pas l’habitude de déléguer des responsabilités ou ils n’offrent pas assez de challenges ou de nouveaux projets à leurs subalternes. En Europe, la plupart des travailleurs du secteur public ne trouve très souvent pas de tâches qui correspondent réellement à leurs qualifications.

Que faire, que faire au travail ?

Comment prévenir le bore-out ?

La première chose à faire est de développer vos ambitions. Les personnes qui souffrent de cette affection n’ont généralement pas une forte personnalité. Elles ne prennent pas le temps d’identifier leurs objectifs et ne se donnent pas les armes nécessaires pour les atteindre. Elles s’enferment dans des emplois qui ne les valorisent pas et qui les met dans une cage dorée. Si vous voulez que les choses changent dans cette situation désespérante, vous devez vous relever et réaliser que vous avez de la valeur. Vous voulez un autre poste, une progression dans votre carrière ou participer à une formation ? Vous devez attirer l’attention de votre patron et discuter ouvertement avec lui de votre oisiveté avant qu’il ne soit trop tard.

Phénomène très récurrent, le bore-out concerne l’ennui au travail, qui est très souvent dû au manque d’occupation. Il est tout aussi dangereux que le burn-out et peut gravement affecter la santé de ceux qui en souffrent. Les employés ne sont, certes, pas complètement innocents, mais les employeurs portent la plus grande part de responsabilité. Se fixer des objectifs et se donner les moyens de les atteindre constitue le remède le plus efficace.