L’homéopathie fait partie des médecines douces les plus utilisées en France. Et pour cause, les chiffres montrent que 72 % des Français sont totalement convaincus par les bienfaits et l’efficacité de l’homéopathie. Son principe repose, principalement, sur l’utilisation de comprimés micro dosés contenant la substance à l’origine de la pathologie dans le traitement de la même pathologie. Il s’agit, en d’autres termes, d’un moyen de « soigner le mal par le mal ». Toutefois, comme toutes autres formes de médecine, la question sur le remboursement peut vous turlupiner. Une interrogation qui a tout à fait son sens, depuis le dernier décret concernant le remboursement des traitements homéopathiques. 

L’homéopathique, qu’est-ce que c’est ? 

L’homéopathie est un marché qui pèse lourd en France. Et pour cause, les médicaments homéopathiques représentent, tous les ans, un marché d’environ 100 millions d’euros. L’efficacité, ainsi que les avantages de ce traitement ne sont plus discutables. Depuis le 18ème siècle, son succès est toujours au rendez-vous et incontesté. Quel est son principe ? C’est assez simple : l’homéopathie consiste à introduire, dans le sujet malade, une quantité infime, des substances similaires à celles qui l’affectent. Selon ce principe : « ce qui peut rendre malade à forte dose peut également soigner dans les proportions mesurées ». Pour permettre de soigner par le biais de cette médecine douce, la médecine homéopathique utilise près de 3 000 substances d’origine végétales, minérales et animales.

Si cette médecine douce est particulièrement commune, c’est surtout parce qu’elle a l’avantage de ne pas provoquer d’effets secondaires. Attention tout de même, comme toute forme de médecine douce, l’homéopathie ne peut guérir à elle seule une pathologie. C’est pour cette raison qu’elle est grandement recommandée en complément d’un autre traitement. Ou encore pour la prévention. Dans la généralité des cas, les médicaments homéopathiques permettent, de traiter des troubles spécifiques tout en soulageant et en diminuant certains maux du quotidien.

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La fin du remboursement des traitements homéopathiques 

Si l’on se réfère aux dernières recommandations de la Haute Autorité de Santé (ou HAS), la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé la fin programmée du remboursement des traitements homéopathiques. Il est prévu un déremboursement total de la prise en charge par l’Assurance maladie. Toutefois, pour ne pas perturber rapidement la vie des patients qui passent par ce traitement doux, le changement se ferait petit à petit.

Qu’est-ce que cela signifie ? C’est simple, dès le 1er janvier 2021, la prise en charge financière par l’Assurance maladie va se réduire et passer de 30 à 15 %. À partir du 1er janvier 2021, tous les traitements homéopathiques ne seront plus pris en charge. Dans tous les cas, d’ici quelques mois, le patient devra donc payer ses propres granules et autres préparations homéopathique. Ce n’est pas tout, comme dans toutes les étapes de déremboursement, les patients doivent, également, s’attendre à une hausse de prix, liée aux changements du taux de TVA ainsi qu’à la libéralisation de prix qui ne seront plus encadrés. 

Remboursement et mutuelle santé 

Mais dans ce cas, qu’en est-il du sujet mutuelle et homéopathie ? Aujourd’hui encore, lorsque vous devez récupérer les produits homéopathiques, prescrits par votre médecin traitant, chez votre pharmacien, cette opération vous fait bénéficier de plusieurs avantages. Et pour cause, vous ne payez presque rien, sauf exception.

En effet, le différentiel est la plupart du temps pris en charge par la mutuelle. Le reste est à la recherche de la Sécurité Sociale. Pour un médicament remboursé à 15 %, le reste à charge est de 85 %. Toutefois, si les mutuelles sont dans l’obligation de rembourser les médicaments à 65 %, il faudra se baser sur la complémentaire santé de votre choix pour comprendre le cas des 30 à 15 %.

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Médicaments homéopathiques
Staphysagria fait partie des remèdes homéopathiques les plus efficaces. Ses effets s’observent assez rapidement.

Et après 2020 ? 

Qu’en sera-t-il en 2020 et en 2021 ? Selon les spécialistes des traitements homéopathiques, aucun grand changement ne sera à prévoir, en 2020. Et pour cause, la grande partie des complémentaires santé vont continuer le remboursement des traitements homéopathiques.

Par contre, les changements seront à prévoir en 2021. En effet, selon les estimations, il y a de fortes chances que des prestations forfaitaires seront à prévoir sur ces médecines douces ou médecines dédiées au bien-être. Cela au même titre que les médecines alternatives qui ne sont pas remboursées, actuellement, par l’Assurance maladie. Toutefois, il sera nécessaire de se préparer à un certain surcoût pour les usagers. 

Alors, que devez-vous faire ? 

Si vous souhaitez connaître de plus amples informations sur le remboursement des traitements homéopathiques, il est important de demander de plus amples informations à votre mutuelle santé. Vous pouvez par exemple demander si : 

  • La pharmacie à 15 % est prise en charge ou pas à partir de 2021
  • Les mutuelles proposent une garantie optionnelle et en supplément 
  • L’organisme a une liste exhaustive de tous les soins remboursés 

Une autre information que vous devez connaître, à partir de 2020, la Sécurité Sociale l’informera plus votre mutuelle de tous les achats en produits homéopathiques. Cela signifie que la paperasse vous revient donc entièrement. Il vous sera, par conséquent, nécessaire de demander la facture lors de votre achat pour pouvoir transmettre le justificatif d’achat à votre complémentaire santé. 

Le remboursement de la consultation chez le médecin homéopathe 

Et qu’en est-il de la consultation chez le médecin homéopathe ? Jusqu’ici, la consultation chez votre médecin homéopathe sera encore remboursée à 70 % du tarif conventionnel. Les mutuelles assurent que rien ne devrait changer pour l’année prochaine et cette année. En effet, il faut préciser que le médecin, expert en homéopathie, est un expert diplômé de la faculté de médecine. Cela signifie que la consultation, contrairement aux traitements, sera toujours prise en charge par la Sécurité Sociale.