Le cancer colorectal se positionne dans le peloton de tête des cas de cancers les plus fréquents. Il se développe dans le rectum (30 % des cas) ou le côlon (70 % des cas) à partir d’une cellule qui se transforme puis se multiplie suite à une mutation. Selon son stade de développement au moment du dépistage, le pronostic vital peut ne pas être engagé. De ce fait, le dépistage est fortement recommandé car plus cette forme de cancer est détectée tôt, mieux elle est guérie. Explications.

L’opportunité du dépistage du cancer colorectal

Le dépistage du cancer colorectal a été généralisé depuis fin 2008. Le taux de survie à 5 ans est en effet de plus de 90 % lorsqu’il est dépisté et pris en charge à un stade précoce. Cependant, le diagnostic précoce est souvent difficile, car ce type de cancer évolue longtemps sans manifester de symptômes, c’est pourquoi le dépistage est encouragé.

Des structures de gestion sont ainsi amenées à gérer l’organisation de ces dépistages avec la participation des professionnels de santé qui sont concernés. De manière concrète, les personnes âgées de 50 à 74 ans sont invitées par courrier tous les deux ans à consulter leur médecin généraliste afin de savoir quand effectuer le dépistage du cancer colorectal et aborder toutes les questions liées à cette maladie.

Le médecin traitant pourra alors leur remettre un test en cas de nécessité. Vous pouvez aussi avoir votre kit de dépistage auprès de votre médecin à l’occasion d’une consultation sans attendre forcément une lettre d’invitation. En effet, l’opportunité du dépistage ou l’âge auquel il devient nécessaire de le réaliser peut varier selon chaque personne.

Le dépistage du cancer colorectal en pratique

On peut résumer le dépistage du cancer colorectal en deux étapes :

  • La première est celle de la réalisation du test immunologique, indolore et rapide, à effectuer chez soi
  • La seconde concerne la coloscopie qui ne sera nécessaire que si le test immunitaire se révèle positif, comme dans 4 % des cas
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Le test immunologique pour le cancer colorectal

Il est efficace, pratique et permet de déceler la présence de sang humain dans les selles. Certains cancers engendrent en effet souvent des saignements minimes qui sont donc difficilement détectables à l’œil nu.

La procédure du test immunologique

Vous réalisez le test chez vous : il consiste à prélever un échantillon de selles que vous enverrez au laboratoire de biologie médicale indiquée sur l’enveloppe de retour qui vous a été fournie dans votre kit de dépistage. Le kit est composé d’un mode d’emploi illustré et bien détaillé pour vous aider à le réaliser sans erreur.

Par ailleurs, il est important de vous assurer auprès de votre médecin que vous avez reçu un kit de dépistage qui a été commandé après juin 2020. Depuis la date du 7 février 2021 en effet, les kits commandés avant fin juin 2020 ne peuvent plus être analysés. Ainsi, si vous ne vous en assurez pas, le laboratoire rejettera votre test. Les nouveaux kits sont en effet disponibles depuis juillet 2020.

Il est également essentiel pour l’interprétation du résultat de préciser la date de réalisation du test et de l’envoyer sous 24 heures. Vous devez donc éviter de le poster le samedi ainsi que les veilles de jours fériés.

Après leur envoi, vos résultats sont disponibles sous 15 jours, et des copies sont envoyées à votre médecin et à la structure de gestion des dépistages des cancers dont vous dépendez. Il vous sera ensuite possible de consulter votre résultat directement en ligne.

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Le coût du test

Le test immunologique et son interprétation sont totalement supportés par l’assurance maladie. Cela ne nécessite de votre part aucuns frais. Quant à la consultation chez le médecin traitant, elle est également remboursée par l’assurance maladie à hauteur de 70 % sur la base de 25 euros du tarif conventionné. Les frais restants qui seront à votre charge peuvent être remboursés par votre mutuelle santé.

Par ailleurs, les bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME) ou de la complémentaire santé solidaire (ancienne CMU-c) n’auront pas à débourser d’argent pour leur consultation chez le médecin. L’assurance maladie prendra tout en charge.

Les résultats du test immunologique

Dans 96 % des cas, le résultat est négatif. Cela signifie qu’il n’a pas été retrouvé de saignement dans les selles susceptibles de confirmer la présence de lésions précancéreuses ou de cancer. Vous devrez quand même dans ce cas refaire le test tous les deux ans. Cependant, certains cancers peuvent ne pas être détectés par le fait précisément qu’ils ne saignent pas. Il est donc recommandé de consulter votre médecin en cas d’apparition d’autres symptômes comme des troubles digestifs et des douleurs abdominales inhabituelles qui persistent, ou quand vous remarquez la présence de sang dans vos selles.

Le second cas de figure est que le résultat est positif, comme dans 4 % des cas. Tout d’abord, cela ne signifie pas forcément que vous avez développé un cancer, mais plutôt que du sang a été retrouvé dans vos selles. Votre médecin vous enverra alors chez un gastroentérologue pour faire la coloscopie.

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Coloscopie

La coloscopie

Elle est effectuée sous anesthésie par un gastroentérologue qui est assisté par un médecin anesthésiste. C’est l’examen de référence qui permet de visualiser l’intérieur de l’intestin afin de déceler l’éventuelle présence de polypes (amas de cellules ou tumeur bénigne) afin de les enlever avant qu’ils ne se transforment en cellules cancéreuses.

Lorsque le polype a déjà évolué en cancer, le détecter tôt augmente grandement les chances de guérison. Suite à une coloscopie, on ne détecte pas dans plus de la moitié des cas d’anomalies particulières. Dans 30 à 40 % des cas, un polype peut être détecté, et dans 8 % des cas, un cancer.

La réalisation de la coloscopie vous rend inéligible pour une durée donnée au programme de dépistage organisé selon le résultat de l’examen. Votre médecin ou le gastroentérologue consulté vous parleront des modalités de surveillance qui sont adaptées à votre cas.

Le cancer colorectal est l’un des cancers les plus à risque occasionnant un grand taux de mortalité s’il n’est pas détecté à temps. Le dépistage prend alors tout son sens et il est conseillé de le faire tous les deux ans. Pour résumer, il se déroule en deux étapes clés : le test immunologique et la coloscopie. Le premier se présente sous forme de kit que vous pouvez réaliser chez vous et pour lequel vous renverrez le prélèvement au laboratoire. La deuxième étape n’est requise qu’en cas de présence de sang dans les selles et se fait auprès d’un gastroentérologue ou d’une clinique spécialisée.