Décrite pour la première fois par le pédiatre danois Knud Krabbe, la maladie de Krabbe est une affection neurologique. C’est le déficit ou l’inexistence de l’enzyme galactocérébrosidase, qui est à l’origine de cette pathologie.
Cette maladie génétique héréditaire est caractérisée par une destruction de l’enveloppe protectrice (myéline) des cellules nerveuses dans le cerveau et dans tout le système nerveux. Elle se présente sous une forme infantile qui débute avant l’âge d’un an et une forme tardive qui apparaît chez les enfants plus âgés, les adolescents et même les adultes. Il s’agit d’une pathologie dite incurable et fatale. Le traitement de cette pathologie, également appelée leucodystrophie à cellules globoïdes, est constitué de soins de soutien et, sous certaines conditions, d’une greffe osseuse.
Comment effectue-t-on le diagnostic de la maladie de Krabbe ?
Il est important de procéder au diagnostic de la maladie de Krabbe le plus tôt possible. Cette précaution permet d’initier une prise en charge thérapeutique précoce qui s’avère vitale pour le patient. L’examen clinique s’inscrit dans le cadre de cette démarche diagnostique. Le tableau clinique nous permet de suspecter le diagnostic qui sera confirmé ou infirmé par le biais des examens de laboratoire ou d’imagerie médicale. Par ailleurs, des tests génétiques peuvent être réalisés dans le but de confirmer un diagnostic.
Examen clinique
En présence de tout signe ou symptôme évocateur de la maladie de Krabbe, le médecin procédera à un interrogatoire, à un examen physique pour rechercher d’autres signes cliniques. Pour ce faire, il pose des questions sur les symptômes dans le cadre de la quête de diagnostic.
Ainsi, lorsque le tableau clinique est constitué des symptômes caractéristiques, la maladie de Krabbe peut être diagnostiquée. En effet, il est possible de distinguer cette pathologie à partir des signes et symptômes provenant du tableau clinique. Ce diagnostic est donc basé sur une évaluation des signes et symptômes. Cette évaluation est réalisée au cours de la consultation médicale.
Ce diagnostic est issu des données de l’observation clinique qui seront complétées par des examens complémentaires dans le but d’avoir une certitude. Ainsi, le diagnostic de la maladie de Krabbe débute avec un examen clinique attentif du sujet par le médecin qui suppose la présence d’une leucodystrophie à cellules globoïdes.
Tests de laboratoire
Pour établir le diagnostic de la maladie de Krabbe, nous pouvons procéder à des tests de laboratoire. Ce sont essentiellement des tests enzymatiques qui requièrent, de ce fait, une prise de sang en vue d’analyser l’échantillon de sang au laboratoire. Dans bien des cas, une biopsie de tissu cutané est prélevée puis acheminée au laboratoire pour réaliser une analyse.
A partir de ces prélèvements, l’activité enzymatique de l’enzyme galactocérébrosidase est testée. Lorsque l’activité de la galactocérébrosidase est faible dans tous les échantillons, le sujet peut être affecté par la maladie de Krabbe.
Tests d’imagerie médicale
Lorsque le médecin soupçonne la maladie de Krabbe, il peut solliciter des examens d’imagerie en vue d’orienter le diagnostic. Ces examens permettent de mettre en évidence la perte de myéline au niveau des régions affectées du cerveau. Les examens qui peuvent être réalisés sont lat omodensitométrie et l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) du cerveau.
Les tests génétiques
Les tests génétiques sont effectués pour analyser des mutations. En effet, une mutation génétique est en cause en ce qui concerne la maladie de Krabbe. Le test génétique est réalisé à partir d’un échantillon de sang et permet de confirmer un diagnostic. Il permet de mettre en évidence le défaut génétique qui provoque la maladie de Krabbe. Par ailleurs, les tests s’avèrent également utiles dans le cadre de l’évaluation du risque d’engendrer un enfant affecté par la maladie de Krabbe.
Tests de dépistage
Aussi, faut-il le souligner, il existe des tests de dépistage prénatal qui permettent de diagnostiquer la maladie de Krabbe au niveau du fœtus. Ce diagnostic prénatal s’effectue par le biais de tests enzymatiques ou par une analyse de la mutation. Ces tests permettent d’évaluer l’activité enzymatique de l’enzyme galactocérébrosidase.
Après la naissance, ce sont les tests de dépistage néonatal qui sont utilisés dans le but de poser le diagnostic de la maladie de Krabbe.
Quels sont les symptômes de la maladie de Krabbe ?
Cliniquement, nous distinguons deux formes. Il y a d’une part, la maladie de Krabbe infantile précoce caractérisée par des symptômes qui apparaissent dès les premiers mois après la naissance, et d’autre part, la maladie de Krabbe d’apparition tardive. Les symptômes spécifiques et la gravité de la maladie de Krabbe varient d’une forme à une autre.
Symptômes de la Krabbe infantile précoce
Avec cette forme précoce, les symptômes surviennent dès les premiers mois de la vie. Généralement, les enfants affectés par cette forme précoce de la maladie meurent avant l’âge de 2 ans. Cette forme est la plus fréquente. Les symptômes apparaissant entre 2 mois et 6 mois. Ils débutent progressivement et s’aggravent progressivement avec une dégénérescence neurologique rapidement progressive entraînant la mort. Les symptômes liés à cette forme précoce comprennent :
- agitation, irritabilité excessive et hypersensibilité aux stimuli, notamment aux sons forts ;
- pleurs fréquents, excessifs, sans cause évidente ;
- difficultés d’alimentation ;
- fièvre inexpliquée ou sans signe d’infection ;
- vomissements fréquents ;
- diminution des reflexes, abolition des reflexes tendineux ;
- troubles de la motricité ou syndrome pyramidal ;
- perte du contrôle de la tête : l’enfant ne parvient plus à redresser sa tête et à la tenir correctement ;
- régression psychomotrice et une régression des compétences acquises ;
- crises convulsives ;
- perte auditive aboutissant à une surdité
- dégénérescence du cortex cérébral aboutissant à une cécité ;
- lenteur au niveau du développement physique et mental ;
- spasmes musculaires (au niveau des jambes et des bras) et des changements au niveau du tonus musculaire (une diminution du tonus musculaire ou une hypotonie) ;
- détérioration de la fonction motrice et une mauvaise coordination des mouvements.
Lorsque la maladie progresse, ces symptômes, résultant d’une atteinte progressive et irrémédiable du système nerveux, deviennent plus sévères. Ils aboutissent alors à des complications potentiellement mortelles. Ils peuvent inclure :
- une rigidité des muscles, de la posture ;
- une perte progressive de la capacité d’avaler, de bouger ;
- un développement anormal ;
- des douleurs nerveuses au niveau des mains et des pieds.
Le patient évolue vers un état végétatif, un état de décérébration. La maladie peut entraîner un syndrome pseudo-bulbaire et évoluer vers une mort prématurée.
La maladie de Krabbe d’apparition tardive
Lorsque la maladie de Krabbe est d’apparition tardive, elle se manifeste chez les enfants plus âgés, les adolescents et les adultes. Les symptômes comprennent :
- un manque de coordination fine des mouvements volontaires entrainant des difficultés au niveau de la marche ;
- de la faiblesse ou une raideur musculaire ;
- des problèmes de vision ;
- une régression ou une baisse des habiletés motrices ;
- une baisse de la capacité mentale.
Maladie de Krabbe : quels sont les traitements ?
Dans l’état actuel des connaissances, il n’existe aucun traitement curatif et aucun espoir de guérison lorsqu’un sujet est confronté à la maladie de Krabbe. Cette pathologie évolue inéluctablement vers la mort du patient même s’il est possible de ralentir le processus.
Cependant, une prise en charge est initiée en vue d’administrer des traitements qui visent à soulager les symptômes de la maladie. Par ailleurs, sous certaines conditions, une greffe de moelle osseuse constitue une thérapie efficace en vue d’améliorer les signes neurologiques de la maladie.
Thérapie de soutien
Cette thérapie de soutien permet d’éviter des souffrances et des complications en vue de rendre possible une amélioration de la qualité de vie du patient. Elle constitue le traitement adapté aux patients affectés par une diversité de symptômes. Elle comprend :
- certains médicaments anticonvulsivants pour gérer les crises ;
- des myorelaxants ou des relaxants musculaires dans le but de soulager les spasmes musculaires ;
- des anxiolytiques pour réduire l’irritabilité ;
- la physiothérapie qui peut s’avérer utile en vue de maintenir, d’accroître le tonus musculaire et de freiner la détérioration des muscles.
Greffe de moelle osseuse
Initiée avant le début des symptômes ou avant l’apparition des premiers symptômes, une greffe de moelle osseuse constitue une option thérapeutique comportant de nombreux avantages pour le patient. Le dépistage de la maladie Krabbe avant l’apparition des symptômes s’avère donc crucial pour permettre au patient de bénéficier de ce traitement.
Particulièrement efficace, il permet d’améliorer la qualité de vie et d’allonger la durée de vie du patient. Par ailleurs, la réussite de cette procédure contribue à une réduction des symptômes neurologiques et à une stimulation du développement normal de la myéline. Cette greffe osseuse est caractérisée par une transfusion de cellules souches provenant de sang de cordon ombilical ou de moelle osseuse au patient en vue d’arrêter la progression de la maladie.
Ainsi, ce traitement médical n’est donc pas adapté aux patients présentant déjà les symptômes de la maladie de Krabbe. Cependant les patients qui bénéficient de ce traitement sont confrontés à des problèmes au niveau de la marche, du langage expressif, des habiletés motrices.
Jérôme est un yogi passionné depuis une dizaine d’années. Depuis, il pratique le yoga quotidiennement et a suivi de nombreuses formations pour approfondir sa pratique et ses connaissances.