Les scientifiques progressent à grands pas dans l’identification des facteurs qui induisent la calvitie et la perte des cheveux. Si la calvitie touche deux hommes sur trois avant l’âge de 35 ans (85% des hommes concernés à 50 ans), elle est cependant loin d’être réservée au sexe masculin. De plus, la perte des cheveux n’est pas qu’un problème esthétique : elle est également connue pour multiplier le risque de développer certaines pathologies, comme les maladies cardiovasculaires et le cancer de la prostate. Zoom sur l’influence de la génétique sur la calvitie et l’alopécie androgénétique.
Les causes de la calvitie
La calvitie toucherait 70% des hommes, à un moment ou à un autre de leur vie. Mais si elle survient généralement à un âge avancé de la vie, 20% des hommes subissent également ce phénomène à l’âge de 20 à 30 ans.
Les scientifiques ont déjà avancé que la principale cause de la calvitie est l’excès d’hormones mâles. On parle alors d’alopécie androgénétique, un phénomène héréditaire qui a de fortes chances de se transmettre d’un père dégarni à son fils. Touchant 2 à 3% des femmes françaises, l’alopécie androgénétique est la forme de calvitie la plus courante. Son mécanisme est simple : la prédominance des hormones mâles dans les gènes va accélérer le cycle de vie du cheveu, ce qui rend sa chute encore plus rapide.
Mais les causes de la calvitie ne sont pas qu’héréditaires : le stress permanent, tout comme l’angoisse prolongée, peut favoriser la perte de cheveux. Il en va de même pour une alimentation déséquilibrée, généralement carencée en certains nutriments (vitamines H et B6, fer…) et certains produits de soin nocifs pour le cuir chevelu.
Enfin, il y a aussi certains médicaments qui peuvent entraîner une chute anormale des cheveux. C’est notamment le cas des principes actifs anticoagulants ou des amphétamines, dont les effets indésirables sont clairement indiqués sur l’étiquette. Dans ces deux cas, on parle d’alopécie « diffuse » ou « aiguë », une forme de calvitie influencée également par certaines maladies de la peau ou par des inflammations au niveau du bulbe.
Calvitie : zoom sur l’influence de la génétique
Depuis plusieurs années, les scientifiques ont déjà reconnu que la calvitie est en partie héréditaire. Toutefois, seule une poignée de gènes liés à ce phénomène étaient connus des professionnels de santé. Voilà pourquoi d’érudits scientifiques de l’université d’Édimbourg ont voulu poussé un plus loin leur recherche, en se concentrant sur d’autres régions génétiques. Ils se sont donc penchés sur les données médicales de plus de 52 000 hommes âgés de 40 à 69 ans, hébergées sur les serveurs d’UK Biobank. Le but était alors de trouve des associations entre certains marqueurs génétiques et la perte de cheveux.
Les résultats ne se sont pas fait attendre. La revue PLOS Genetics a fait un état de 287 régions génétiques qui influencent l’apparition de la calvitie : 247 zones sont situées sur des chromosomes autosomes (112 gènes impliqués), et 40 zones génétiques sur le chromosome X (13 gènes impliqués). Or, le chromosome X est bien connu comme le seul chromosome sexuel à être transmis aux hommes par leur mère.
Par ailleurs, nombreux gènes sont identifiés comme liés à la structure et au développement du cheveu. Par exemple, sur les gènes situés sur des chromosomes autosomes figure FGF5, un gène impliqué dans la croissance du poil. Il en est de même pour le récepteur des androgènes, sur le chromosome X, qui est lui aussi associé à la calvitie. Selon certains scientifiques, les gènes du chromosome X influencent même davantage la calvitie précoce que la calvitie tardive.
Calvitie et perte de cheveux : existe-t-il des traitements ?
Malheureusement, tous les traitements ayant fait leur preuve ne servent qu’à ralentir ou stopper la chute des cheveux. Ainsi, il n’existe encore aucun traitement pour faire repousser les cheveux, même si certains traitements à base de greffe ou via des implants restent possibles.
Certes, le traitement de la calvitie n’est pas préventif, mais il existe aussi certaines astuces pour renforcer naturellement son cuir chevelu, par exemple en optant pour une alimentation variée, riche en :
- cuivre,
- zinc,
- silicium,
- vitamines B,
- acides gras essentiels…
Il faut également bannir les produits trop agressifs pour le cuir chevelu : shampoings secs, teintures et gels, eau trop chaude… Certaines pharmacies proposent des lotions antichute ou des compléments alimentaires dont l’efficacité est plutôt correcte. Enfin, sur ordonnance d’un professionnel de santé, il est également possible de recourir à un traitement médicamenteux, à base de finastéride ou de minoxidil, deux médicaments qui agissent à la source de la pathologie. Mais, revers de la médaille : ces deux traitements présentent des effets secondaires, comme la diminution de la libido ou l’apparition d’une dépression.
Un traitement préventif pour quand ?
Jusqu’à présent, le monde scientifique s’est limité aux travaux de recherche sur l’origine hormonale de la perte des cheveux. Mais en 2008, certaines études ont trouvé un lien entre la perte progressive des cheveux et une région génétique du chromosome 20. Ces observations mettaient en évidence la cause de l’alopécie la plus courante, dite « alopécie androgénétique ».
De son côté, une équipe de l’université McGill de Montréal a permis d’identifier que la mère est directement à l’origine de l’alopécie androgénétique. L’un des scientifiques responsables de l’étude a alors avancé la possibilité d’une « prédiction précoce de la calvitie, avant le commencement de la chute des cheveux ». Cette découverte permettrait alors de trouver de nouvelles thérapies qui seraient plus efficaces qu’au dernier stade de la pathologie.
Enfin, la revue PLOS Genetics a dévoilé les estimations de deux auteurs écossais : ces derniers expliquent qu’à partir de leurs résultats statistiques, ils peuvent créer un algorithme permettant de prédire les risques de perdre ses cheveux, en fonction de la présence de marqueurs génétiques impliqués dans la structure et le développement des cheveux. Cette découverte permettrait donc de développer un nouveau produit révolutionnaire, qui s’appuie sur la culture de germes de follicules pileux.
Alice est une passionnée et curieuse du bien-être. Elle a expérimenté de nombreuses pratiques : la méditation, la nutrition saine et les thérapies alternatives. Elle vous partage ici ses expériences.