Anciennement dénommée impériosité urinaire, l’urgenturie est le besoin brusque et incontrôlable d’uriner pendant la journée ou la nuit. Il s’agit du principal symptôme du syndrome de la vessie hyperactive. En France, plus de 4 millions de personnes de tous âges sont atteintes de ce trouble. Et les ⅔ des patients s’en plaignant (soit plus de 2 millions de personnes) sont des femmes. De par son caractère brusque et incontrôlable, l’urgenturie peut occasionner des fuites urinaires. On parle alors d’incontinence urinaire par urgenturie. Le délai de sécurité (temps entre le début du besoin d’uriner et l’évacuation des urines) est si faible que la personne atteinte ne peut efficacement réagir. Cette forme invalidante touche majoritairement les personnes de plus de 60 ans. Mais comment soigner l’urgenturie une fois le diagnostic posé ? Aux approches comportementales et physiques, les urologues associent des traitements médicamenteux afin d’éviter, autant que possible, la chirurgie. 

Freiner l’urgenturie par l’exercice 

En cas d’incontinence urinaire par urgenturie, le médecin peut conseiller des exercices afin de rééduquer les muscles du périnée. Ces muscles assurent la continence. Cette rééducation peut se faire auprès d’une sage-femme, d’un kinésithérapeute ou à domicile à l’aide d’un électrostimilateur du périnée. Il est possible de bloquer un besoin pressant si l’on sait contracter son périnée. Beaucoup de gens y parviennent instantanément lorsqu’elles sont confrontées au syndrome de la clé dans la serrure ou syndrome du paillasson.  

Il peut aussi être nécessaire de savoir comment muscler le détrusor, muscle lisse tapissant la paroi de la vessie. Il y a miction (action d’uriner) lorsque le détrusor se contracte après que les sphincters soient détendus.   

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Soigner l’urgenturie par les médicaments

Plusieurs médicaments permettent de traiter l’urgenturie et l’incontinence urinaire qu’elle peut induire. Il s’agit, entre autres, de : 

  • l’oxybutynine, 
  • la fésotérodine,
  • le flavoxate, 
  • les antidépresseurs tri-cycliques,
  • la toltérodine,
  • les œstrogènes,
  • le chlorure de trospium,
  • la toxine botulinique, 
  • et la solifénacine. 

Oxybutynine

L’oxybutynine est fréquemment prescrit pour réduire la pression dans la vessie, l’hyperactivité du détrusor, de même que la fréquence des contractions de la vessie.   

Fésotérodine

Le fumarate de fésotérodine est indiqué dans le traitement symptomatique de l’incontinence urinaire par urgenturie. C’est un antispasmodique urinaire à effet anticholinergique. 

Flavoxate

Le flavoxate vise à diminuer le seuil d’excitation de la vessie afin d’en accroître la capacité. Il s’agit d’un antispasmodique sans effet anti-cholinergique. 

Antidépresseurs tri-cycliques

L’action anticholinergique des antidépresseurs tri-cycliques conduit à la relaxation du détrusor. De plus, elle favorise la contraction du sphincter grâce à l’effet alpha-adrénergique qu’elle déploie.   

Toltérodine 

La toltérodine est un antispasmodique urinaire à effet anti-cholinergique qui combat la contraction vésicale anormale. Son efficacité est comparable à celle de l’oxybutynine. 

Soigner l’urgenturie par une intervention chirurgicale

Dans les cas avancés ou lorsque le traitement non chirurgical ne donne pas le résultat souhaité, les spécialistes recommandent un traitement chirurgical de l’incontinence urinaire par urgenturie. Pour le traitement, le patient est admis dans un hôpital urologique par précaution afin de mieux assurer le suivi après la chirurgie.

Le traitement au laser de l’incontinence urinaire est une procédure efficace et moins traumatisante. Il s’agit d’une technique éprouvée, mais toutes les pathologies n’en bénéficient pas. De nos jours, il existe de nombreuses techniques chirurgicales différentes, qui se sont toutes avérées très efficaces pour traiter les conditions pathologiques de l’incontinence. Par exemple, la neuromodulation sacrée aide à supprimer les fuites urinaires et à mieux contrôler la miction. 

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Comment prévenir l’urgenturie ? 

Les spécialistes conseillent de réduire considérablement ou d’éviter la consommation de substances à effet diurétique ou irritantes pour la vessie. Il s’agit notamment du thé, du café, du tabac, de l’alcool, …). Il importe aussi de bien répartir l’apport hydrique dans la journée.