Pyrogenium est une spécialité homéopathique utilisée depuis le XIXème siècle. Disponible sous plusieurs formes galéniques, ce remède, qui peut être d’origine animale ou humaine, fait partie des biothérapiques. Il est donc élaborée à partir d’animaux (bœuf, porc) ou de produits humains (placenta) en décomposition et contenant des germes et des substances pyrogènes. Utilisé dans la médecine homéopathique pour traiter divers symptômes, Pyrogenium est caractérisé par une activité anti-infectieuse, particulièrement polyvalente et efficace contre les bactéries et les virus.
Pyrogenium, qu’est-ce que c’est exactement ?
Pyrogenium est un remède homéopathique disponible sous une forme liquide (gouttes buvables) ou solide (granules, dose globules, triturations, suppositoires). Il s’agit d’une préparation médicamenteuse à base de viande purifiée. Ce remède biothérapique est couramment utilisé contre les états infectieux. Il permet de mobiliser les mécanismes de défenses de l’organisme contre divers types d’infections et de pathologies toxi-infectieuses. Il soulage également les états inflammatoires. Il est caractérisé par de nombreuses indications cliniques, une pathogénésie et des modalités ou des circonstances d’amélioration ou d’aggravation des symptômes.
Dans quels cas peut-on recourir à Pyrogenium ?
Les cas d’usage de ce remède pharmaceutique sont nombreux. Il s’agit entre autres :
- des états infectieux aigus (les otites, les abcès et les bronchites), associés à une fièvre élevée ;
- de fièvre puerpérale ou celle qui se développe après l’accouchement en raison de l’infection et de la putréfaction du contenu du placenta conservé dans l’utérus ;
- des infections dans les suites de couches ou d’avortement ;
- d’abcès associé à des brûlures violentes ;
- de l’intoxication induite par la consommation d’aliments avariés ;
- des infections de la peau (les eczémas, les furoncles à répétition, les plaies et les folliculites) ;
- d’infections dentaires ;
- des plaies et des blessures infectées ;
- de diarrhée et de dysenterie associées à une odeur nauséabonde ;
- d’une péritonite, d’une endocardite ou d’une septicémie chez les immunodéprimés et lorsque les antibiotiques semblent ne pas agir avec toute l’efficacité souhaitée ;
- à titre préventif compte tenu d’un risque infectieux, notamment dans le post-partum ou en chirurgie.
Quelle est la pathogénésie de Pyrogenium ?
Dans la médecine homéopathique, la pathogénèsie est l’ensemble des symptômes ou des signes pathologiques qui surviennent chez un sujet sain ou en bonne santé lors de l’expérimentation d’une substance dynamisée ou pas. En ce qui concerne le remède Pyrogenium, il provient de la viande putréfiée. Lors de l’expérimentation chez un sujet en bonne santé, il provoque des symptômes graves tels que :
- la diarrhée ;
- des vomissements ;
- une fièvre ;
- un syndrome infectieux ;
- l’inflammation de la peau et des tissus ;
- une agitation ;
- des courbatures.
Ainsi, Pyrogenium est un remède homéopathique bénéfique aux personnes qui n’ont pas consommé la viande putréfiée, mais qui manifestent ces symptômes ci-dessus pour une raison ou une autre. Il est élaboré selon les principes en vigueur en homéopathie (dilution et dynamisation, selon la méthode hahnemannienne).
Qu’est-ce qui aggrave ou soulage ces symptômes ?
Facteurs qui aggravent les symptômes :
- la nuit ;
- le froid humide.
Facteurs qui améliorent les symptômes :
- la chaleur ;
- le mouvement.
Avec quelle souche, le remède Pyrogenium est il élaboré ?
Pyrogenium est un remède homéopathique élaboré à partir d’une souche d’ordre biothérapique. Selon Bernard Chemouny, les souches appelées biothérapiques sont des produits non chimiquement définis (sécrétions, excrétions pathologiques ou non, certains produits d’origine microbienne). « Ils sont classés généralement en trois catégories : les biothérapiques codex, les biothérapiques simples, les biothérapiques complexes »
Pyrogenium est un biothérapique complexe ou un médicament homéopathique créé à partir de sécrétions pathologiques ou d’origine microbienne et ne correspondant pas à un produit pur. Cette souche biothérapique est d’origine animale ou humaine, diluée et dynamisée selon la technique homéopathique. Autrement dit, elle est stérilisée ou traitée en vue d’écarter tout risque sanitaire, puis diluée et dynamisée comme tout remède homéopathique.
Ainsi, Pyrogenium est un biothérapique qui peut provenir d’un bœuf, d’un porc ou d’un placenta humain. Ces différentes substances de base contiennent une bonne teneur en germes et en éléments pyrogènes. La souche de Pyrogenium est obtenue par dégradation de ces substances. En effet, elles sont dégradées pour obtenir la teinture mère avec laquelle le remède homéopathique est élaboré après avoir subi un processus physicochimique, en procédant à des dilutions homéopathiques successives. Ce sont ces différentes dilutions et dynamisations qui permettent d’obtenir un produit curatif et de qualité optimale.
Quelle est l’origine animale de la souche homéopathique du remède Pyrogenium ?
Pyrogenium est un biothérapique que l’on utilise en homéopathie depuis 1880. D’origine animale, il est préparé à base de viande de bœuf ou de porc. Ces éléments de base sont tous porteurs de germes. Avant la survenue de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou la maladie de la vache folle, la viande de bœuf était utilisée pour l’élaboration de Pyrogenium. Depuis 1999, elle ne l’est plus, elle a été remplace par la viande de porc.
Viande de bœuf
L’utilisation de Pyrogenium pour la première fois, comme un remède homéopathique, fut une suggestion du médecin homéopathe écossais, John James Drysdale (1816-1890). C’est lui qui utilisa la viande faible en gras, émincé et cru en décomposition dans une préparation homéopathique. Pour l’élaboration de cette préparation, il prit la viande de bœuf et la laissa au soleil pendant deux semaines pour qu’elle se décompose. Il recommanda l’utilisation de ce remède dans une publication en 1880.
Ainsi, c’est à partir de la viande de bœuf putréfiée que Pyrogenium est élaboré. Cette viande hachée est trempée dans l’eau froide avant d’être exposée au soleil pendant deux à trois semaines en vue d’obtenir un mélange contenant des produits de dégradations, divers germes et des substances pyrogènes. Les substances pyrogènes sont des substances protéiques libérées par des micro-organismes pathogènes (virus ou bactéries) ou des cellules détruites. Elles sont susceptibles d’induire une élévation de la température corporelle ou un état fiévreux.
Ce mélange qui se présente sous une forme liquide, subit divers procédés destinés à la putréfaction, avant d’y incorporer de la glycérine en vue d’obtenir la teinture mère.
Cette teinture mère ou ce macérât glycériné est utilisé comme matière première pour l’élaboration du remède homéopathiques dénommée Pyrogenium. La dilution et la dynamisation permettent d’obtenir ce remède homéopathique et d’optimiser les capacités curatives de celui-ci.
Pyrogenium est un biothérapique qui historiquement était obtenu à partir de la viande de bœuf putréfiée. Il agit en sollicitant les défenses de l’organisme contre tout processus lié à la putréfaction. De nos jours, la viande bœuf n’est plus utilisée pour la fabrication de Pyrogenium.
Viande de porc
Depuis la crise de la vache folle, la viande de porc est désormais utilisée pour la fabrication de Pyrogenium. Cette préparation médicamenteuse est élaborée à partir d’un autolysat de tissu musculaire de porc, qui subit ensuite le processus de dilution et de dynamisation. Cet autolysat de tissu musculaire est prélevé sur un porc sain et dégraissé.
-
Quid de l’autolysat de tissu musculaire ?
C’est grâce à l’autolyse que plusieurs remèdes homéopathiques sont préparés. Pyrogenium fait partie de ces remèdes. Il est mis au point à partir du résidu de l’autolyse du tissu musculaire, appelé autolysat. Pour ce faire, le tissu musculaire (qui contient des cellules musculaires ou myocytes) est laissé et soumis à une dégradation sous l’action d’une enzyme ou d’un agent lytique (lysine) produit par les cellules musculaires.
Cette lyse cellulaire s’effectue dans des conditions stériles. Elle favorise la destruction des cellules. Cette destruction permet d’initier le processus d’autolyse qui correspond à un processus de désintégration des cellules, plus précisément, des constituants intracellulaires de la cellule. Elle permet d’obtenir un sous-produit ou autolysat. Cet autolysat est le résultat de la décomposition du tissu musculaire du porc. Ce sont des enzymes qui favorisent la décomposition chimique de diverses substances contenues dans le tissu de l’animal.
-
Qu’est-ce que le processus de dilution ?
La dilution est une étape nécessaire dans le cadre de l’élaboration des médicaments homéopathiques. Elle consiste à diluer une dose de la substance active qui s’avère toxique en vue d’aboutir une solution ne contenant aucune molécule toxique. Ainsi, une dose de la teinture mère qui est la substance active d’origine animale, est prélevée et mélangée à 99 doses de solvant en vue d’obtenir une unité (1 CH) conformément à la technique de dilutions au 1/100 ou dilutions Hahnemanniennes (centésimale hahnemannienne ou CH) ou la dilution au dixième (1/10). Il existe également la dilution Korsakovienne. La dilution couramment utilisée est la dilution centésimale (CH).
Le niveau de dilution des remèdes homéopathiques est le plus souvent exprimé en Centésimale Hahnemannienne ou CH. 1 CH correspond à 1 dose de teinture mère diluée dans 99 doses de solvant. Pour obtenir le niveau 2 CH, l’opération est répétée avec une dose de la dilution de 1 CH pour 99 doses de solvant. Ces dilutions successives permettent de passer d’un niveau de CH à un autre.
-
La dynamisation, c’est quoi ?
Chaque dilution est suivie d’une dynamisation qui est également appelée la succussion. Elle consiste à agiter, de façon énergétique, environ 100 fois, la préparation entre chaque étape de dilution. Elle permet de préserver les propriétés curatives de la substance active et de potentialiser les effets bénéfiques de ce remède. Ainsi, chaque dilution obtenue avec la substance active est dynamisée pour obtenir le niveau de dilution souhaitée.
Quelle est l’origine humaine de la souche de Pyrogenium ?
Anciennement, Pyrogenium a été préparé avec le placenta humain en décomposition. Le placenta est un organe temporaire de forme arrondie ou ovalaire qui se développe dans l’utérus durant la gestation et enveloppe le fœtus. Il sert aux échanges de substances contenues dans le sang de la mère et celui du fœtus.
De nos jours, l’utilisation médicale du placenta ou pour l’élaboration des remèdes n’est pas autorisée dans tous les pays. En France, elle est encadrée par la loi. « Il est donc interdit aux parturientes de récupérer leur placenta après leur accouchement ou de confier le placenta et/ou le cordon à des organismes qui ne sont pas autorisés à les préparer, les conserver et les distribuer sous quelque forme que ce soit (médicament ou produit cellulaire) ».
Sources :
- Bernard Chemouny : Dictionnaire des médicaments et des traitements homéopathiques, Éditions Odile Jacob, 2006
- Journal de Droit de la Santé et de l’Assurance Maladie : Chronique – 3 : Établissements de santé et médico-sociaux, Numéro 3-2013
Jérôme est un yogi passionné depuis une dizaine d’années. Depuis, il pratique le yoga quotidiennement et a suivi de nombreuses formations pour approfondir sa pratique et ses connaissances.
Bonjour, Donc pyrogenium est fabriqué de nos jours avec des souches animales ou humaines car je n’arrive pas à saisir exactement 🤔