Une étude réalisée conjointement par Ifop et Air Liquide Santé (reprise ici) révèle que plus de la moitié de la population française a peur de consulter un dentiste. On en déduit alors que 5 à 10% des Français ont une peur assez forte pour être considérés comme souffrant de la phobie dentaire. Beaucoup plus courante qu’on ne le pense, cette dernière se traduit par « une terreur irraisonnée de l’acte dentaire », laquelle relève le plus souvent d’une lacune dans la vie affective ou sociale. Plus concrètement, les personnes atteintes de la stomatophobie ont tellement peur qu’elles évitent les visites chez le dentiste, ce qui est souvent très préjudiciable à leur santé.
Les causes de la stomatophobie
Stomatophobie, phobie dentaire, dentophobie, anxiété dentaire, peur du dentiste ou peu importe comment vous l’appelez, la phobie du dentiste existe bel et bien. Ces termes signifient donc tous la même chose : une peur intense de se rendre chez le dentiste pour des soins dentaires. Dans la plupart des cas, cette peur est irraisonnée mais résulte d’expériences traumatiques antérieures chez le dentiste ou découle d’une mauvaise interaction entre le patient et le professionnel de santé.
L’origine des angoisses liées à la stomatophobie est multiple, mais l’étude Ifop/Air Liquide Santé France a permis de ressortir quelques facteurs courants :
- La douleur : lors de l’enquête menée auprès de personnes qui n’avaient pas consulté un dentiste depuis 12 mois, 6% ont avoué avoir peur de la douleur. Cette phobie est plus fréquente chez les adultes de 24 ans et plus.
- Les sentiments d’impuissance et de perte de contrôle : bien des gens développent des phobies face à de nombreuses situations. Or, lors d’une consultation chez le dentiste, le patient doit rester immobile et peut avoir l’impression de perdre le contrôle de ses facultés.
- L’embarras : la bouche est une partie intime du corps. Il arrive qu’un patient puisse avoir honte ou être embarrassé lors d’une consultation dentaire. Et cette gêne peut être d’autant plus importante qu’elle incite le patient à user d’astuces, de médicaments et de drogues antalgiques, au lieu de prendre un rendez-vous chez le dentiste.
- Une expérience antérieure traumatique : la douleur, l’inconfort et les autres sensations associées à la phobie du dentiste sont susceptibles de décupler l’anxiété et l’angoisse.
Comment traiter la stomatophobie ?
Il existe plusieurs façons de traiter la phobie du dentiste, allant des techniques de contrôle du comportement aux médicaments. Certaines cliniques dentaires françaises se sont même spécialisées dans ce domaine particulier de la dentisterie, où psychologues et dentistes travaillent de concert pour fournir aux patients des outils et des compétences pour les aider à apprendre à mieux gérer et à combattre la phobie du dentiste. À défaut de clinique, certains dentistes tentent d’aider leurs patients à surmonter la peur grâce à une dentisterie douce. Ils s’appliquent alors à expliquer de façon apaisante les procédures afin de soulager la peur. De même, la technique du compliment après une consultation réussie peut contribuer au renforcement de la confiance en soi et au soulagement de la peur.
Le « Pertuiset » du Dr Banoun
Le Dr Daniel Banoun, fondateur de la méthode de test « Pertuiset », est parmi les premiers chirurgiens-dentistes à attirer l’attention sur la stomatophobie. Sachant qu’il s’agit ici d’une peur intense et irraisonnée, le Dr Henri Ouazana a poursuivi les efforts du Dr Banoun pour aider les patients à maîtriser leur phobie. Le « Pertuiset » permet alors de mesurer le degré de phobie des patients afin d’élaborer des procédures de prise en charge spécifiques pour ces patients.
La relaxation au cabinet dentaire
Des techniques de relaxation peuvent également être utilisées pour diminuer la peur du dentiste. Des exercices de respiration profonde et une relaxation musculaire peuvent aider le patient à se détendre lors d’une consultation chez le dentiste. De son côté, la désensibilisation systématique est une technique utilisée par les psychologues pour guérir l’anxiété et les phobies. Par l’intermédiaire de cette méthode, le patient est exposé petit à petit à l’objet de sa peur jusqu’à ce qu’il soit capable de lutter contre cette angoisse sans l’aide d’une assistance.
Les produits pharmaceutiques
La médication peut aller des sédatifs légers à l’anesthésie générale. Les dentistes utilisent souvent du gaz hilarant, ou de l’oxyde nitreux, pour calmer un patient nerveux. Dans certains cas, le professionnel de santé peut prescrire un médicament contre l’anxiété, tel que du Valium ou du Xanax, avant de procéder à l’opération. En somme, ces différentes méthodes ont pour objectif de faire en sorte que le patient soit en mesure de recevoir des soins dentaires, en dépit de sa peur intense et irraisonnée. Elles permettent également au patient d’être plus réactif et d’être capable de communiquer avec son médecin.
La technique de l’auto-traitement
Il existe aussi des moyens par lesquels le patient peut s’auto-aider pour combattre la phobie dentaire. Le principe de l’auto-traitement est simple : le stomatophobe fait les recherches appropriées pour trouver un dentiste qui l’aidera à soulager son anxiété. Une fois qu’il ressent suffisamment de confiance au médecin choisi, il sera plus enclin à se rendre au cabinet du dentiste. Le patient peut alors apporter un objet qui lui est familier lors de la consultation afin de l’aider à surmonter sa peur. De même, le fait d’écouter une musique réconfortante dans la salle d’attente, ou la lecture d’un bon livre, peut également favoriser le soulagement de la stomatophobie. Par ailleurs, le soutient constitue aussi une excellente méthode pour soulager les craintes : il suffit alors d’amener un ami de confiance ou un membre de la famille au rendez-vous pour réduire l’anxiété. Notons que ces différentes méthodes d’auto-traitement peuvent toutes fonctionner en association avec des techniques de relaxation comme la méditation et la méthode des pensées positives.
Alice est une passionnée et curieuse du bien-être. Elle a expérimenté de nombreuses pratiques : la méditation, la nutrition saine et les thérapies alternatives. Elle vous partage ici ses expériences.